"Ni poupées ni super-héros" ainsi que "Ruby tête haute" sont les 2 autres albums évoqués dans le tutoriel "lutter contre les discriminations "

autrice : Delphine Beauvois illustratrice : Delphine Cantais
"Combattre les clichés, les comportements sexistes et les inégalités garçons-filles, c’est ce que je fais quotidiennement, commente Delphine Beauvois. Les stéréotypes de genre sont si profondément ancrés que les déconstruire dès le plus jeune âge est pour moi une priorité : les enfants sont, en fonction de leur genre, soumis à des injonctions très fortes, qui créent des inégalités, et ces inégalités en entraînant d’autres, les filles se retrouvent – ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres – pénalisées sur le marché du travail. »
À l'arrivée pas de clichés, des clins d'œil au mouvement féministe qui feront sourire les adultes, et des héros et héroïnes malicieuses qui, au fil des pages, fourniront aux enfants des outils pour être eux-mêmes, et non ce que les autres voudraient qu'ils soient.
L’ensemble est très joliment soutenu par les illustrations de Claire Cantais, un mélange de dessins, de collages et de photos. Elles donnent à cet album une véritable dimension d’objet d’art : « Je les ai traitées comme des tableaux indépendants, chaque double-page étant une petite histoire en soi », indique-t-elle. Avec des héroïnes et des héros très divers-e-s, la dessinatrice entend rappeler l’universalité du message


autrice : Irène Cohen-Janca illustrateur : Marc Daniau
Cet album raconte l'histoire réelle de Ruby Bridges, une des premières noires américaines à avoir été scolarisée dans une école de « blancs ».
Le texte d’Irène Cohen-Janca introduit l’histoire par une scène de classe : des élèves d’aujourd’hui sont invités par leur enseignante à interpréter l’œuvre de Norman Rockwell The Problem We All Live With qui commémore le premier jour d’école de Ruby Bridges : Pourquoi des policiers blancs entourent-ils cette jeune écolière noire ? Les élèves sont loin d’imaginer la vérité.

Le récit de la vie de Ruby est à la première personne, elle évoque la Louisiane, sa famille, une vie quotidienne heureuse, ce qui permet au jeune lecteur de s’identifier à l’héroïne.
Puis en 1960 la cour suprême des Etats Unis vient d'imposer la fin de la ségrégation raciale ; c’est la possibilité d’entrer à l’école William Frantz, elle a réussi un difficile concours d’entrée et va se retrouver seule élève noire. Ruby raconte sa rentrée des classes, encadrée par des policiers pour la protéger des manifestants anti-noirs.
Le récit se poursuit, seule face à une gentille maitresse tandis que les parents blancs boycottent l’école. La réaction blanche est évoquée mais aussi les témoignages de sympathie et de soutien proches ou lointains.
L’album se termine sur un retour dans la classe d’aujourd’hui multicolore.
Pour les illustrations, Marc Daniau est partie d’une réinterprétation du tableau de Rockwell puis l’a développé, lui a donné une suite avec des images pleine page colorées qui restituent l’ambiance du récit.